Un petit week end à Paris, ça fait toujours du bien, surtout quand on va se ressourcer aux toiles de Monet au Musée Marmottan. L'expo temporaire du moment, c'est une comparaison des styles de Monet, Hodler et Munsch (célèbre notamment pour "le cri"). Dépêchez vous, c'est jusqu'à ce we !!
Ce qui est intéressant, c'est de montrer comment ces trois peintres, issus de la Belle Epoque et après, où la science est triomphante, peignent avec une analyse quasi-scientifique des couleurs et des impressions, jusqu'à essayer de restituer des choses de plus en plus compliquées (les reflets, la neige, les transparences...), parfois jusqu'à l'obsession et la folie.
Parmi ces choses compliquées, peindre le Soleil et les étoiles. Et là ils deviennent observateurs au même titre que nous mêmes, valeureux mohicans !
Monet ne peignait pas les étoiles, il jugeait qu'il n'y avait pas assez de lumière. Munsch s'y est essayé avec une "Nuit étoilée" dont le dessin des étoiles ressemble fort à celui d'un de ses maîtres : Van Gogh.
[thumb]http://static.education.francetv.fr/med ... toiles.jpg[/thumb]
Pour le Soleil, Monet faisait comme nous : il se protégeait. Il le peignait surtout au lever et coucher (Ahhhh, revoir "impression Soleil levant", quel pied !). Il a tenté les paysages de neige en Norvège mais les trouvait trop éblouissant ("beaucoup de souffrances pour bien peu de chose").
Munsch était plus fou, plus radical, il a tenté de rendre le Soleil en le regardant directement, même en milieu de journée. Il s'y est abîmé l’œil jusqu'à voir des "corps flottants".
Le résultat est impressionnant de détail et nous rappelle pourquoi on dessine le Soleil avec des rayons et les étoiles avec des branches, alors que le Soleil est un disque et l'étoile un point de lumière : ce sont tout simplement les imperfections de l’œil qui nous donnent cette impression. http://www.lalibre.be/actu/planete/pour ... e6103cad91
Phénomène que connaissent aussi les photographes : les étoiles en forme de croix sont dues à l’araignée portant le miroir secondaire sur un Newton. D'autres photographes, non équipés de Newton, recréent cette impression (pour l’esthétique de la photo), en tendant des fils à l'entrée de leur tube optique.
Finalement, en restituant le Soleil, Munsch peint tout simplement son propre iris !
