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Encore un Nobel astro !!!
Publié : 06 oct. 2020 13:21
par Vincent Boudon
Le grand Roger Penrose a reçu ce matin le Prix Nobel de Physique pour ses travaux sur les trous noirs. Il partage ce prix avec Reinhard Genzel et Andrea Ghez pour leur découverte du trou noir super massif au centre de la Voie lactée (Sagittarius A*) !
https://www.lemonde.fr/sciences/article ... 50684.html
Re: Encore un Nobel astro !!!
Publié : 07 oct. 2020 13:16
par Thierry Coppin

bas !
Bonne nouvelle pour l'astronomie !

Re: Encore un Nobel astro !!!
Publié : 07 oct. 2020 21:33
par Vincent Boudon
Re: Encore un Nobel astro !!!
Publié : 08 oct. 2020 08:50
par Henri Boucher
je vous livre la réaction de Jean Pierre Luminet :
" Ma réaction à chaud sur le prix Nobel de physique 2020 annoncé ce mardi 6 octobre en fin de matinée. L’Académie des sciences de Suède a donc récompensé trois pionniers de la recherche sur les trous noirs en la personne du théoricien britannique Roger Penrose (à qui va la moitié du prix) pour avoir découvert « que la formation d’un trou noir est une prédiction solide de la théorie de la relativité générale », des astronomes allemand Reinhard Genzel et américaine Andrea Ghez (qui se partagent l’autre moitié) pour « la découverte d’un objet compact supermassif dans le centre de notre galaxie ».
Autant dire que j’ai été extrêmement surpris par cette annonce, et ce pour deux raisons. La première est que je ne pensais pas que le prix Nobel serait attribué deux années de suite à l’astrophysique. Souvenons-nous en effet que le prix 2019 était allé à un trio comprenant déjà un théoricien de l’astrophysique, Jim Peebles, pour ses travaux en cosmologie, et aux deux astronomes Michel Mayor et Didier Queloz pour leur découverte observationnelle de la première planète extrasolaire. Cette année la communauté des physiciens s’attendait donc plutôt à un prix récompensant les domaines de la théorie quantique et/ou de la physique des particules ainsi qu’aux innombrables expériences de laboratoire qui s’y rapportent. Il n’en a rien été, et c’est très bon signe pour les sciences de l’univers, qui semblent avoir le « vent en poupe » auprès de l’Académie suédoise !
Ma seconde surprise, bien plus grande encore, est que le prix récompense des travaux sur les trous noirs, ces énigmatiques puits de l’espace-temps dont ni matière ni lumière ne peuvent s’échapper. Non pas que le sujet ne le mérite pas, bien au contraire – je n’ai pas passé pour rien quarante années de passionnantes recherches sur ces objets exotiques ! –, mais c’est le choix des lauréats qui a de quoi surprendre. On m’aurait dit à l’avance : le prix Nobel va récompenser trois chercheurs pour leurs travaux sur les trous noirs, j’aurais immédiatement pensé, pour la partie observationnelle, aux deux directeurs, l’un américain, l’autre européen, de l’Event Horizon Telescope – qui, je le rappelle, à l’issue d’une quête de près de 20 ans, a délivré en avril 2019 la première image télescopique du trou noir géant situé au centre de la galaxie M87 –, et pour la partie théorique, au néo-zélandais Roy Kerr (86 ans) qui a découvert en 1963 la solution exacte des équations de la relativité générale décrivant un trou noir en rotation (la situation astrophysique générique).
Entendons-nous bien, ceci n’est pas une critique du choix de l’Académie suédoise (qui par le passé a pu en effet se montrer contestable !) : pour moi, nul autre physicien que Roger Penrose méritait davantage le prix théorique. Pour la partie observationnelle, le choix de Genzel et Ghez – dont les travaux de longue haleine exclusivement centrés sur la traque du putatif trou noir galactique Sagittarius A* font référence – me semble plus diplomatique, voire « politiquement correct », car partagé d’une part entre deux équipes, l’une européenne avec Genzel, l’autre américaine avec Ghez, qui se sont livrées une féroce concurrence, partagé d’autre part entre représentants des deux sexes, une équitabilité bien dans l’air du temps devenue incontournable dans tous les secteurs de l’activité humaine.
Cette réaction « à chaud » une fois donnée, je prépare maintenant un billet de blog bien plus développé sur les travaux respectifs de Penrose, Genzel et Ghez. Il me suffira pour cela de reprendre en grande partie quelques « bonnes feuilles » de deux de mes ouvrages : mon « Destin de l’Univers, trous noirs et énergie sombre » de 2006 consacre en effet un chapitre détaillé aux observations de Sagittarius A* au Centre Galactique (et il n’est nullement dépassé en 2020 !), et mon tout récent « L’écume de l’espace-temps », qui paraît la semaine prochaine, ne cesse de rendre hommage aux géniales et très diverses contributions de Roger Penrose, aussi bien à la théorie de la relativité générale qu’à la physique des trous noirs, à la cosmologie, aux mathématiques pures et même aux sciences cognitives ! "