
Pour l'imagerie, pas de doute, le GoTo prend tout son sens. L'intérêt est d'arriver le plus vite possible sur un objet et de le shooter...
Mais pour l'observation...
Je crois d'ailleurs qu'il faut choisir clairement avant la soirée si on veut la consacrer à l'imagerie ou à l'observation. Se cramer les yeux à l'écran de l'ordinateur, ou laisser s'épanouir sa pupille, comme une fleur ouverte sur l'Univers. (ceci dit j'admire le travail de nos imageurs).
Qui dit GoTo dit astronomie sans carte du ciel. Or, une carte du ciel, c'est une carte aux trésors !!!
Quand la téléportation nous téléportera, plus aucune chance de flâner sur la route, de dénicher le petit resto sympa sur le chemin, plus de guide "Duchemin" (ou de pages observation dans l'Astronomie Mag), plus de road movie astronomique. Nous nous agglutinerons tous sur les autoroutes Messier les journées noires, sans plus jamais randonner sur les nationales NGC, les départementales IC, ou les chemins PK... Parce que je crois que c'est en voyant la beauté du chemin que l'on a envie d'aller plus loin, de fouiller les moindres recoins du ciel.
Le premier plaisir en observation, c'est bien celui de chercher. On contemple un objet avec cent fois plus de jouissance si on a dû le chercher quelque peu avant. On acquiert la conviction que c'est bien celui là. Que l'on a bien pris le bon chemin. J'ai vu tant de fois des possesseurs de GoTo se demander ce qu'il y avait vraiment à voir dans le champ, et douter de leur pilote automatique, comme le voyageur doute de son âne.
La recherche sublime l'observation...
Le ????? sublime le !!!!!!
"Mais si on arrive pas à trouver l'objet ?" J'entends déjà Bruno clâmer son droit au coup de pouce technologique

Et bien, on a le droit certes, de se faire aider, c'est même plutôt conseillé plutôt que de rester dans l'impasse qui dégoûte de l'effort. Mais...plutôt que de m'armer la main d'une raquette à la mémoire truffée de 30 000 objets, je préfère le coup de main... d'un être humain !
Observer avec des copains, faire le chemin ensemble parmi les étoiles, s'entraider dans la quête...
La raquette que l'on prend en main procure un plaisir bien solitaire. Face à cet onanisme technologique


Et je serai si malheureux si j'étais le dernier des Mohicans, sans ma tribu de de Sabiens (le sapiens est celui qui sait, le sabiens est celui qui cherche)...
